L’urticaire chronique est une dermatose touchant environ 0,5 à 1 % de la population [1]. Dans la majorité des cas, la prise continue d’antihistaminiques permet une amélioration de la symptomatologie. Néanmoins, certains patients ne répondent pas aux antihistaminiques même à forte dose et voient leur qualité de vie fortement altérée. Le Consensus européen de 2009 propose un algorithme thérapeutique conduisant très rapidement, en cas d’échec des antihistaminiques, à une escalade thérapeutique [2]. Le nouveau Consensus européen de 2012, qui n’a pas encore fait l’objet d’une publication, reste sur la même ligne.

Éviter l’escalade thérapeutique c’est à la fois s’assurer qu’il n’y a pas -d’erreur de diagnostic pouvant expliquer l’inefficacité du traitement, détecter les facteurs aggravants et s’assurer de l’observance thérapeutique. Cet article s’appuie sur une FMC des JDP 2012, réalisée conjointement avec les docteurs C. Bernier et C. Martinage du groupe urticaire de la SFD.

S’assurer du diagnostic d’urticaire chronique

Dans la majorité des cas, le diagnostic d’urticaire chronique ne pose pas de problème devant une urticaire quotidienne ou quasi quotidienne évoluant depuis plus de 6 semaines. Le diagnostic peut être plus difficile dans des formes d’urticaires intermittentes ou récurrentes et il faut savoir rechercher, à l’interrogatoire, des périodes antérieures d’urticaire, ou l’existence fréquente d’une petite plaque d’urticaire. En effet, les patients mettent en avant les poussées généralisées et “omettent” de parler des symptômes beaucoup plus modérés chroniques.

La question de l’allergie est fréquemment posée par les patients mais aussi par les médecins craignant de “passer à côté” du diagnostic ; néanmoins, les causes allergiques dans une urticaire chronique sont exceptionnelles [3]. La survenue nocturne fréquente des poussées plaide contre une quelconque allergie alimentaire car trop éloigné de toute prise alimentaire, même s’il est décrit de[...]

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