Les hyaluronidases sont une famille d’enzymes capables -d’hydrolyser les complexes glyco-saminoglycans des acides hyaluroniques (AH). Elles existent à l’état naturel dans les spermatozoïdes, les bactéries, les venins. Leur utilisation en médecine a débuté dans les années 1950 pour favoriser la diffusion des drogues par voie sous-cutanée, en réanimation, en imagerie médicale ou en ophtalmologie. Elles sont utilisées maintenant en esthétique pour hydrolyser l’acide hyaluronique lors de certaines réactions granulomateuses, de surcorrections plus fréquentes depuis le traitement de la zone du cerne, ou plus rarement lors de nécroses cutanées [1]. Toutefois, cette utilisation en esthétique est hors AMM, incitant à ne les employer qu’avec une extrême prudence et le plus rarement possible.

Origine

Leur origine est ovine, bovine, ou extraite de venin de cobra. Une hyaluronidase recombinante humaine est disponible aux États-Unis, offrant un risque d’aller-gie très faible grâce à sa purification. Beaucoup de hyaluronidases ont été interdites en raison du risque de transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jakob ; il ne persiste que celles extraites d’animaux élevés dans des conditions très strictes, garantissant leur innocuité (tableau I).

Indications

En France, il est possible de se procurer le Désinfiltral d’Aesthetic Dermal distribué par le laboratoire Anteis. Il n’a pas de marquage CE, pas d’AMM et est indiqué pour le traitement des cellulites de stade IV et le traitement des excès d’AH. Il se présente sous la forme d’un flacon rempli d’une poudre de 1 500 U qui doit être diluée dans 4 mL de sérum physiologique, soit 37 U pour 0,1 mL.

Aux États-Unis, Hylenex et Vitrase ont un accord FDA pour l’hydratation par voie sous-cutanée, ou en tant qu’adjuvants pour l’absorption et la diffusion d’autres drogues, et l’urographie par voie sous-cutanée. Leur utilisation pour la chirurgie ophtalmique, les blocs rétrobulbaires ou les hémorragies[...]

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