Le psoriasis, dermatose érythémato-squameuse chronique, touche 3 millions de personnes en France. Les comorbidités associées sont importantes : risque d’événements cardiovasculaires majeur, rhumatisme psoriasique diagnostiqué chez plus de 20 % des patients, dépression et anxiété chez près de 15 % et 11 % des patients respectivement, réduction de la qualité de vie et retentissement économique souvent sous-estimé.
Les anti-TNFα permettent un bon contrôle de la maladie. Il en existe plusieurs dont les plus utilisés sont : l’etanercept, l’adalimumab et l’infliximab, ils diffèrent selon leur structure. Ces traitements sont indiqués pour un PASI > 10, un DLQI > 10 (pour l’infliximab : PASI > 20 et DLQI > 18) et en réponse inadéquate à au moins deux traitements systémiques conventionnels incluant le méthotrexate, la ciclosporine et la puvathérapie ; ou en cas d’intolérance ou de contre-indications à ces thérapeutiques. Ils sont aussi recommandés dans le traitement du rhumatisme psoriasique. Par des phénomènes d’immunogénicité, les patients peuvent développer des anticorps dirigés contre ces molécules qui peuvent ou non être neutralisants et, dans ce cas, influencer la réponse clinique (ceux dirigés contre l’etanercept ne sont pas neutralisants). Des études ont montré une réduction globale de l’efficacité de ces molécules au cours du temps, pouvant être en partie liée à l’immunogénicité. L’etanercept a montré une réponse clinique intéressante dans le rhumatisme psoriasique sur les formes périphériques, axiales, mixtes mais aussi sur les dactylites et les enthésites, et permet de ralentir et de stabiliser les destructions ostéoarticulaires. L’etanercept assure ainsi un maintien thérapeutique significativement supérieur à l’infliximab et à l’adalimumab dans le rhumatisme psoriasique.
Les anti-TNFα sont maintenant utilisés depuis plus de 15 ans, et nous avons du recul sur leurs effets indésirables. Le risque d’infections sévères est rare : 5 à 6/100 patients-années et est très faible chez le sujet jeune sans comorbidité et sans cotraitement. Ce risque est surtout lié à l’usage des corticoïdes. Les recommandations actuelles insistent sur -l’importance de mettre à jour les vaccins grippe/pneumocoque et de dépister une tuberculose latente. Les vaccins vivants sont contre-indiqués (BCG, ROR, fièvre jaune…). Le risque de cancer est accru pour les carcinomes cutanés et les mélanomes. Il n’y a pas de surrisque de cancer solide ni de récidive pour des durées d’exposition de l’ordre de 5 à 10 ans. Au-delà, le risque n’est pas connu.
Les anti-TNFα, par le contrôle de l’inflammation, réduisent le risque cardiovasculaire dans la PR. L’usage des anti-TNFα est aussi associé à une prise de poids notamment au début du traitement, il conviendra de mettre en place une prise en charge[...]
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