Devant un problème cutané, quand évoquer une spondyloarthrite ?

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Chez un malade consultant pour une dermatose, les manifestations dermatologiques qui devraient faire évoquer la possibilité d’une spondyloarthrite (SpA) sous-jacente sont multiples, parfois très communes comme le psoriasis, parfois plus rares ou même “banales” comme l’acné, au point de négliger toute enquête rhumatologique.

L’association la plus fréquente et classique est représentée par la coexistence d’un psoriasis cutané et de manifestations rhumatologiques faisant porter le diagnostic de rhumatisme psoriasique, une entité appartenant à la sphère plus générale des SpA. Il ne faudra toutefois pas oublier que, si l’atteinte cutanée précède habituellement l’atteinte rhumatologique (environ 80 % des cas), elle peut aussi être inaugurale ou synchrone. Et surtout, l’absence de lésions dermatologiques n’exclut pas le diagnostic.

En effet, certaines formes articulaires sont pathognomoniques, et la présence d’un antécédent familial de psoriasis cutané représente également un élément important, potentiellement suffisant pour porter le diagnostic. Il est important de noter qu’on estime à 15 % environ la proportion de patients suivis pour un psoriasis cutané qui présentent un rhumatisme psoriasique non diagnostiqué, ce qui justifie la recherche systématique d’éléments évocateurs chez ces malades, et ce d’autant plus que l’apparition des atteintes articulaires est souvent tardive (en moyenne 8 ans après l’apparition de la dermatose).

Les formes cutanées de psoriasis les plus associées à la présence et au développement d’une atteinte rhumatologique sont tout particulièrement les atteintes unguéales, l’onycholyse en particulier, et les localisations au pli interfessier et au cuir chevelu, ces dernières s’avérant toutefois peu discriminantes car très fréquentes. Les signes et symptômes dont la valeur diagnostique peut être considérée comme pertinente (c’est-à-dire à la fois de fréquence et de caractère pathologique suffisants pour justifier une recherche systématique dans un temps acceptable) sont la notion de douleurs inflammatoires articulaires périphériques ou axiales – rachis ou bassin –, et de dactylites. L’interrogatoire s’attachera à rechercher la notion de gonflement articulaire ou digital, de douleurs insomniantes, non calmées par le repos, et à l’origine d’une ankylose matinale prolongée mais calmée par l’activité physique. La présence d’autres manifestations favorisées par la SpA devra également faire évoquer le diagnostic, comme la coexistence d’une maladie de Crohn ou d’une rectocolite ulcéro-hémorragique, des uvéites antérieures aiguës récurrentes, de même que la connaissance d’un antécédent familial de SpA.

Une autre SpA, qui s’accompagne volontiers de signes dermatologiques, est l’arthrite réactionnelle. Elle correspond au développement, habituellement brutal, d’une[...]

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À propos de l’auteur

Département de Rhumatologie, CHRU Lapeyronie, MONTPELLIER. Université de MONTPELLIER.