Fasciite nécrosante : comment la prendre en charge ?

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Les dermohypodermites bactériennes nécrosantes-fasciites nécrosantes (DHBN-FN) sont des infections cutanées bactériennes nécrosantes du derme et de l’hypoderme rapidement progressives, pouvant atteindre le muscle. Leur incidence est rare, la morbi-mortalité associée est élevée. Ainsi, une revue de la littérature réalisée entre 1980 et 2008, incluant 67 études avec 3 302 patients, estime la mortalité moyenne hospitalière à 23,5 % (IC 95 % [22,1 ; 24,9]) [1]. La principale difficulté réside dans l’établissement d’un diagnostic précoce, avec une distinction rapide du caractère nécrosant ou non de la dermohypodermite bactérienne. Ainsi, d’après May, dans plus de 50 % des cas, le diagnostic de DHBN n’est pas réalisé à l’admission [1].

Définition

Il faut distinguer, d’une part, les dermohypodermites bactériennes non nécrosantes (DHB) assimilées à l’érysipèle et, d’autre part, les formes nécrosantes de dermohypodermites bactériennes : les dermohypodermites bactériennes nécrosantes (DHBN) et les fasciites nécrosantes (FN) [2]. La DHBN est définie comme une infection bactérienne nécrotique du derme et de l’hypoderme sans atteinte de l’aponévrose superficielle, alors que la FN atteint également l’aponévrose superficielle (fig. 1) [2].

Épidémiologie et facteurs de risque

L’incidence annuelle des DHBN-FN est faible, estimée à 0,04/1 000 personnes par an d’après une étude réalisée aux États-Unis sur une période de 5 ans [3].

L’origine est, le plus souvent, une effraction du revêtement cutané ou muqueux (60 à 80 % des cas) qui peut être évidente ou méconnue du patient. Il peut s’agir d’un traumatisme cutané ouvert ou fermé. Ainsi, plusieurs études ont démontré qu’un traumatisme fermé précédait souvent les DHBN-FN streptococciques [4] (responsable d’une surexpression de la vimentine, récepteur du streptocoque A bêta-hémolytique).

Les facteurs de risque associés à la survenue des DHBN-FN publiés sont l’âge supérieur à 60 ans, le sexe masculin et la présence de comorbidités non spécifiques (immunosuppression, diabète, artériopathie oblitérante des membres inférieurs, hypertension artérielle, insuffisance rénale, respiratoire ou hépatique [5].

Microbiologie

La[...]

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À propos des auteurs

Service de dermatologie, Hôpital Henri Mondor, CRÉTEIL.

Service de dermatologie, Hôpital Henri Mondor, CRÉTEIL.

Service de chirurgie plastique, Hôpital Henri Mondor, CRÉTEIL.

Service de chirurgie plastique, Hôpital Henri Mondor, CRÉTEIL.

Département de microbiologie, Hôpital Henri Mondor, CRÉTEIL.

CHU, Créteil