Syndrome des flushs gustatifs ou syndrome du nerf auriculotemporal : syndrome de Lucie Frey

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Le syndrome du nerf auriculotemporal, ou syndrome de Lucie Frey, est encore appelé syndrome des flushs gustatifs (SFG). C’est un diagnostic différentiel classique de l’allergie alimentaire, mais il est assez rare qu’on puisse le rencontrer. En effet, ce syndrome est largement méconnu de tous les médecins, y compris les pédiatres et les allergologues. C’est, selon les cas, un diagnostic d’inspection (si on voit le flush), d’interrogatoire (si on ne se contente pas d’une anamnèse superficielle), ou les deux à la fois.

En 2006, à l’occasion d’un cas pédiatrique [1], nous avons effectué une revue de la littérature [2]. Par la suite, d’autres cas ont été décrits chez l’enfant [3, 4]. L’importance de la série de 10 cas de Bourrier et al. [4] suggérait que le SFG était peut-être plus souvent méconnu qu’on ne le pensait, si on ne le recherchait pas avec la constance qui convenait. À l’instigation des auteurs niçois, une belle revue de la littérature mondiale, sujet d’une thèse de médecine, a permis de colliger 106 cas de syndrome du nerf auriculotemporal chez l’enfant, entre 1945 et 2013 [5].

Historique

La description du syndrome auriculotemporal est généralement attribuée à Lucie Frey (1889-1943). Elle est considérée comme la première à avoir décrit le “syndrome des sueurs gustatives” chez un soldat polonais qui, blessé par un boulet, avait développé une infection parotidienne.

Toutefois, elle a attribué la première description de ce syndrome à Kakub Lpisztat et à Samuel Godflam, qui ont décrit en 1922 un cas de sueurs localisées survenant pendant les repas [6]. La première description, souvent attribuée aussi à Duphenix en 1757, correspondait probablement à une fistule parotidienne traumatique. Finalement, on peut avancer que la première description, datant de 1853, est due à Jules Baillarger (1809-1891), dans le cadre d’une parotidite bilatérale.

Une requête sur PubMed avec le terme Frey syndrome fait apparaître 1 182 références in fine : 4 et 18 par an (entre 1969 et 1998) et 30 et 58 par an (entre 1999 et 2015). Le terme de syndrome auriculo-temporal est beaucoup moins[...]

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À propos de l’auteur

Allergologue-pneumologue-pédiatre, TOULOUSE.