Le Parkinson, une maladie à expression dermatologique

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Cas clinique n° 1

Lorsqu’à 83 ans vos journées sont marquées par des désagréments intenables au niveau du visage, par des sensations de cuisson, de picotements, décrites par les médecins comme dysesthésiques et que vous cherchez la solution, vous n’allez pas regarder que les pommettes ! Et iriez-vous jusqu’à parler de peau sensible ?

En effet, sur le plan épidémiologique, observe-t-on des peaux sensibles à 83 ans ? Et puis, la peau sensible, n’est-ce pas cette intolérance aux cosmétiques que cette malade n’a pas ? La réponse négative à ces deux questions vous fait écarter cette hypothèse. Pourquoi les choses seraient-elles toujours simples (un symptôme – une maladie cutanée) ?

Or, à maintes reprises, cette malade, qui a consulté plusieurs fois, est repartie avec une prescription de crème pour peau sensible ! Elle se souvient très bien combien cela lui a coûté, elle qui a une retraite de 400€ par mois. S’entendre recommander d’acheter pour plus de 50€ de produits cosmétiques !

L’un des médecins consultés s’est attaché à retenir la rougeur et a posé le diagnostic d’érythrose. N’est-il pourtant pas aisé de voir qu’il n’y a pas de lien entre la rougeur et la perception dysesthésique ? En s’attardant sur cette érythrose du visage, il aura conclu à une rosacée de stade 1. Or, cette malade n’a pas de flushs et, à aucun moment, elle n’a eu de papules ou de pustules. Et puisqu’une cure de cycline et de métronidazole topique a été inefficace, pourquoi la lui prescrire à nouveau ?

Le troisième dermatologue est un “instrumental”. Non pas un sentimental, mais un instrumental : il aime le laser et lorsqu’il voit rouge, il brûle. Il doit détruire la rougeur. Cette rougeur est-elle responsable des symptômes ? Trois séances ont amélioré la rougeur mais pas les symptômes.

On comprend le désarroi de cette malade, qui ressent subjectivement des symptômes terriblement neurologiques et qui voit les échecs successifs des différents médecins consultés. Alors, elle se met à croire qu’elle a un cancer, car dans l’esprit des malades, le cancer, c’est ça. C’est quelque chose que l’on n’arrive pas à identifier, quelque chose d’étendu, qui brûle, qui fait mal et qui est sournois. Et puis, pour que l’histoire se tienne, elle a vu un quatrième dermatologue. Ce que celui-ci lui a fait, l’histoire ne le raconte pas. Nous ne le saurons pas, mais ce que nous pouvons constater, c’est que sa prise en charge n’a pas été adéquate.

Ainsi, lorsqu’elle consulte pour la cinquième fois, elle est désespérée. Elle n’accepte[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, BESANÇON