Devant une suspicion de maladie auto-immune non spécifique d’organe, la clinique est primordiale, les différents auto-anticorps venant uniquement conforter le diagnostic clinique ou orienter le pronostic.

Anticorps anti-noyaux

La technique de référence encore couramment pratiquée est une technique d’immunofluorescence indirecte utilisant comme substrat des cellules tumorales de carcinome laryngé dites cellules HEp-2 ou, plus rarement, des coupes de foie de rat. L’aspect de la fluorescence est un élément d’orientation suggestif de la spécificité des anticorps détectés, en sachant qu’il existe une grande variabilité selon la technique et la lecture. Théoriquement, le seuil de positivité est déterminé par chaque laboratoire. En pratique, seuls les taux > 1/160 sont pris en considération. Ils ont une valeur diagnostique faible, pouvant être observés chez 6 % des sujets normaux, 8,2 % des femmes, 3,7 % des hommes, 35 % des apparentés du 1er degré d’un sujet atteint de lupus systémique et 20 % des sujets de plus de 60 ans.

Les anticorps anti-DFS70 sont les plus fréquents des anticorps anti-noyaux observés chez les sujets sains sans aucune signification pathologique. En présence d’anticorps anti-noyaux, il faut rechercher dans un premier temps un médicament inducteur (tableau I) ; les anticorps sont alors à un taux variable, disparaissant à l’arrêt du traitement. Les anticorps anti-histones ne sont plus recherchés car non spécifiques ; ils ne sont plus considérés comme des marqueurs de lupus induit. Certaines infections, notamment virales, peuvent également induire transitoirement des anticorps anti-noyaux. Les anticorps anti-noyaux sont observés dans de nombreuses maladies auto-immunes (tableau II). Chez un sujet normal ayant des anticorps anti-noyaux, le facteur de risque d’avoir une connectivite dans les 15 ans est multiplié par 14,19 (IC 95 % : 3,07-65,68) par rapport à un autre sujet sain sans ces anticorps [1].

Détermination de la cible des anticorps anti-noyaux

Les auto-anticorps détectés au cours des maladies systémiques sont principalement dirigés contre des complexes supramoléculaires de la cellule au niveau du noyau, du cytoplasme et des membranes cellulaires. Il est classique de séparer les anticorps dirigés contre les antigènes nucléaires[...]

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