Hyperhidrose et oxybutynine : où en est-on ?

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  1. Conclusion

L’hyperhidrose est une pathologie qui s’observe fréquemment dans la pratique dermatologique. Sa prévalence est estimée entre 1 % et 2,9 % dans la population générale. L’hyperhidrose essentielle peut être localisée aux paumes, aux plantes des pieds, aux aisselles, au tronc et au visage. Elle peut parfois être diffuse quand elle associe plusieurs localisations.

Le diagnostic est clinique. Il n’existe pas de test quantitatif de l’hyperhidrose, mais il existe un test clinique permettant d’en évaluer la sévérité : il s’agit de l’échelle de sévérité de l’hyperhidrose (Hyperhidrosis disease severity scale, ou HDSS) (tableau I).

Le retentissement de l’hyperhidrose peut être évalué grâce à l’index dermatologique de qualité de vie, ou DLQI (Dermatology Life Quality Index). Il s’agit d’un questionnaire simple et pratique, dont le but est d’évaluer l’impact d’une maladie de peau et de son traitement sur la qualité de vie des personnes atteintes. Il est adapté pour l’hyperhidrose, dont le retentissement sur la qualité de vie peut être important, touchant les sphères professionnelle, émotionnelle, psychologique, sociale et physique de la vie du patient. Des études ont ainsi montré que l’impact négatif de l’hyperhidrose sur la qualité de vie était supérieur ou égal à celui rapporté dans d’autres maladies chroniques dermatologiques (comme le psoriasis, par exemple) ou non dermatologiques.

Dans l’hyperhidrose essentielle, la sudation est exacerbée par l’émotion et le stress. Lors du processus de sudation, la sueur est fabriquée par les cellules de la partie sécrétoire du peloton de la glande sudorale eccrine à partir du plasma provenant de la riche vascularisation périglandulaire. Le phénomène essentiel est le passage du sodium du sang vers le canalicule à travers la cellule. L’eau suit passivement, attirée par le gradient osmotique ainsi créé. Ce fluide atteint la lumière centrale du tube sudoral : c’est la sueur primitive. C’est l’acétylcholine, secrétée par les terminaisons nerveuses orthosympathiques, qui induit une augmentation de la perméabilité de la membrane cytoplasmique et favorise la pénétration des ions Na+ dans les cellules claires, favorisant ainsi le fonctionnement de la pompe à sodium. Empruntant la chaîne sympathique latéro-vertébrale par l’intermédiaire des fibres cholinergiques, l’excitation des centres sudoraux situés essentiellement au niveau de l’hypothalamus antérieur est relayée par la voie efférente sympathique.
Plusieurs traitements sont disponibles pour traiter l’hyperhidrose. Ils agissent à différents niveaux de la régulation de la transpiration. La[...]

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À propos de l’auteur

Cabinet de dermatologie, BREST. Service de dermatologie, CHRU, Hôpital Morvan, BREST.