Pour faire écho à l’article pertinent du Pr Philippe Berbis sur le sujet des démodécidoses [1], il m’a paru utile de préciser et d’illustrer en photographies (trois sujets photographiés) un signe facial très souvent constaté chez une personne à peau claire de plus de 40 ans, qui rougit facilement et par ailleurs en très bonne santé générale. Qualifié de “peau rêche” dans la littérature, ce signe facial n’a pas la rugosité d’une kératose pilaire atopique, ce qui peut être constaté à la simple palpation.
Il se décrit comme un spinulosisme folliculaire discret, diffus, visible à jour frisant, prédominant au front (fig. 1 et 2), au nez (fig. 3), aux joues (fig. 4), parfois aux oreilles (fig. 5 et 6), uni- ou bilatéral. Souvent asymptomatique, il est facile à identifier sur un visage et constitue rarement le motif de la consultation.
L’examen au dermoscope montre de multiples lésions filiformes blanchâtres caractéristiques (qualifiées de “gélatineuses” par certains) [2], de taille variable, millimétrique, émergeant de nombreux orifices pilaires sur un fond épidermique très souvent érythémateux et télangiectasique (fig. 7 et 8). Les lésions sont diffuses, à intervalle régulier, ce qui les différencie aisément des fines squames d’un eczéma.
La pathologie des hyperkératoses digitiformes diffuses [3] est très proche sémiologiquement, mais ces entités atteignent volontiers les parties corporelles en dehors du visage, sans contexte couperosique, et sont rares.
En qualité de diagnostic différentiel, au moindre doute avec un mycosis fongoïde pilotrope ou une mucinose folliculaire, une biopsie sera faite. Pour écarter des spicules hyperkératosiques acquises, une recherche de paraprotéine sanguine (gammapathie monoclonale, cryoglobuline) pourra être demandée. Enfin, la rare trichodysplasie spinulosique liée à une infection par le polyomavirus se rencontre dans un contexte particulier d’immunodépression.
Ce signe des fils pilaires faciaux très facilement reconnaissable, très fréquent, mérite d’être précisé sur le plan histopathologique afin de prouver définitivement son lien direct avec l’infestation pilaire à Demodex (démodécidose). Ce signe pourrait devenir un critère diagnostique de poids en faveur d’une démodécidose, aisément accessible en cabinet de ville sans avoir recours à une biopsie, laquelle est un critère diagnostique consensuel mais reste délicate à réaliser en région faciale car elle est forcément cicatricielle. La biopsie de surface[...]
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