Urticaires de l’enfant

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L’urticaire aiguë est une éruption fréquente chez l’enfant. On distingue les urticaires allergiques, qui représentent moins de 10 % des cas, et les urticaires non allergiques.

Les urticaires allergiques surviennent dans l’heure, voire les minutes suivant l’ingestion de l’aliment en cause. L’urticaire est intense et impressionnante. Elle peut s’accompagner d’un angiœdème du visage et/ou du larynx et de signes systémiques comme des vomissements, des douleurs abdominales, un bronchospasme, une hypotension et au maximum un choc anaphylactique. Une urticaire allergique nécessite une éviction stricte et le port permanent d’adrénaline auto-injectable.

Seules les urticaires allergiques comportent ces risques. On peut donc être tout à fait rassurant pour les familles dont l’enfant a présenté une urticaire non allergique. Ces urticaires, beaucoup plus fréquentes, surviennent volontiers au décours d’un épisode infectieux. Les lésions se répètent plusieurs jours d’affilée ; les papules superficielles peuvent s’associer à des angiœdèmes mais il n’y a aucun risque d’œdème laryngé asphyxique. On distingue les urticaires aiguës, dont la durée est inférieure à 6 semaines, des urticaires chroniques (UC) qui vont durer plus de 6 semaines. Les urticaires chroniques sont spontanées, induites ou les deux associées.

Devant une urticaire chronique de l’enfant, on applique les mêmes recommandations que pour les adultes. Le traitement repose sur les antihistaminiques H1 (anti-H1). On privilégie les anti-H1 de 2e génération afin d’éviter l’effet sédatif.

On ne fait pas de bilan en 1re intention devant une urticaire typique qui répond bien au traitement. Si l’urticaire est atypique ou résistante, on fera NFS, VS, CRP afin de ne pas méconnaître une maladie inflammatoire dont plusieurs peuvent comporter une urticaire. Le syndrome inflammatoire est alors constamment présent. L’urticaire est rarement révélatrice car elle est accompagnée d’autres signes qui orientent le diagnostic (fièvre, état général, arthralgies…). Dans ces situations, l’urticaire est d’ailleurs toujours atypique avec des lésions plus fixes, maculeuses, non prurigineuses dont le rythme peut être circadien. Il s’agit de la forme systémique de l’arthrite juvénile (anciennement maladie de Still), du syndrome TRAPS ou du déficit en mévalonate kinase.

On évoquera aussi les CAPS (Cryopyrin-associated autoinflammatory syndromes) et notamment le CINCA (Chronic infantile neurological cutaneous and articular syndrome) qui débute par une urticaire néonatale de rythme circadien, rapidement associée à un retard de croissance, de la fièvre et des déficits neurosensoriels. On demandera aussi une TSH et des anticorps anti-thyroïde à la recherche d’une auto-immunité thyroïdienne associée (4,3 % des cas dans une série de 187 cas d’UC de l’enfant)[...]

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À propos de l’auteur

Hôpital Necker Enfants malades, Centre médical CMSEA, PARIS.