L’utilisation des biothérapies, au premier rang desquelles les anti-TNFα, a profondément modifié la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques. De nombreuses classes médicamenteuses arrivent désormais sur le marché élargissant l’arsenal thérapeutique. De façon générale, la tolérance de ces traitements est bonne. Cependant, des effets secondaires cutanés sont rapportés parfois spécifiquement à une classe thérapeutique.

Dans cette revue, nous avons choisi de nous concentrer sur les biothérapies utilisées principalement en dermatologie, même si certaines ont des indications plus larges : anti-TNFα, anti-IL12/23 (ustékinumab), anti-IL17 (sécukinumab et ixékizumab), anti-IgE (omalizumab).

Les anti-TNFα

Les anti-TNFα ont été les premières biothérapies disponibles. Cette famille comprend 5 molécules, des anticorps monoclonaux (infliximab, adalimumab, certolizumab, golimumab) et un récepteur soluble (étanercept) dirigé contre le TNFα, une cytokine pro-inflammatoire. Leur utilisation de plus en plus fréquente dans les différentes spécialités médicales (dermatologie, rhumatologie, hépato-gastro-entérologie, médecine interne) est associée à l’émergence d’effets secondaires, notamment cutanés. Ceux-ci peuvent être classés en trois catégories : les réactions cutanées infectieuses, tumorales et inflammatoires. Environ
13 à 20 % des patients traités par anti-TNFα développent un effet secondaire cutané [1]. Ces réactions cutanées ne sont pas liées à une molécule en particulier mais plutôt à un effet classe.

1. Les réactions cutanées infectieuses sous anti-TNFα

L’affection la plus fréquemment retrouvée dans la littérature des patients suivis en rhumatologie et traités par anti-TNFα est d’origine fongique, comme le pityriasis versicolore ou les dermatophyties [2]. On retrouve fréquemment des cas de réactivation virale avec surtout des récurrences herpétiques, ou plus rarement des cas[...]

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