Dermatoses liées aux morsures d’araignées

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La Loxosceles (ou araignée violon) est un genre d’araignée ubiquiste ; très répandue dans le monde elle est composée d’une centaine d’espèces réparties dans toutes les zones tempérées à tropicales. La plus connue, l’espèce L. reclusa (recluse brune) est principalement présente au sud des États-Unis et responsable de plus de 2 500 cas d’envenimation par an. Certaines espèces comme la L. laeta ou la L. intermedia présentes en Amérique du Sud sont responsables dans 20 % des cas de formes cutanéo-viscérales d’envenimations parfois mortelles.

L’espèce Loxosceles rufescens est présente en France et dans les pays du bassin méditerranéen. Des cas de loxoscélisme ont été décrits dans les pays du pourtour méditerranéen (Italie, Portugal, Crète, Turquie, Afrique du Nord). En France, peu de cas de loxoscélisme à L. rufescens sont répertoriés dans la littérature. Il semble cependant qu’ils soient de plus en plus souvent rapportés, en particulier dans le Sud-Est.

Loxosceles rufucens est une petite araignée ne mordant l’humain que si elle se sent attaquée. Les morsures surviennent en France durant les périodes chaudes de l’été ; les cas décrits récemment l’ont été durant deux étés particulièrement chauds (2009 et 2015). Dans la majorité des cas, compte tenu du caractère indolore de la morsure, aucune araignée n’est capturée, ce qui pose un problème de diagnostic de certitude. Dans l’étude de Wright, seulement 12 % des patients apportent l’araignée, 20 % en ont vu une et 68 % n’en ont pas vu.

Le venin des Loxosceles est composé principalement de sphingomyélinase D entraînant une activation du complément, une hémolyse, une activation plaquettaire et une thrombose vasculaire. Le tableau clinique d’envenimation est assez stéréotypé avec l’apparition d’un placard rouge prurigineux centré autour des deux crocs de morsure, suivi quelques heures après d’une cocarde sombre par nécrose tissulaire centrale suivie d’une cocarde blanche (ischémique) et d’une cocarde plus large rouge (inflammatoire) : c’est le signe du “drapeau”. Des signes généraux peuvent être présents : asthénie intense, fébricule, syndrome pseudo-grippal.

Le traitement est très controversé. Peu de traitements locaux ont fait la preuve de leur efficacité. Le glaçage et la surélévation des membres semblent diminuer l’action du venin et la symptomatologie. Les antibiotiques ne semblent pas indiqués en l’absence de signes de surinfection mais sont souvent prescrits car la morsure est fréquemment considérée à tort comme une infection. Leur utilisation est essentiellement prophylactique devant le risque d’infection secondaire. Le traitement par l’antivenin n’a de sens que[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, Hôpital Saint-André, CHU de BORDEAUX.