S’intéresser à la littérature concernant les lasers à usage cutané ouvre sur un large éventail d’articles. Dans ce domaine, depuis quelques années, le nombre d’articles connaît, comme dans toute la presse médicale, une inflation liée en grande partie à la montée en puissance asiatique, notamment chinoise et coréenne, dans l’orchestre scientifique mondial.
Un lecteur habitué à la littérature dermatologique non instrumentale et dont l’œil critique parcourrait les articles s’intéressant aux lasers cutanés ferait sans doute le constat du faible nombre de publications reposant sur une méthodologie sans faille et de grandes séries de patients. Bien évidemment, ce constat ne peut être généralisé à l’ensemble des publications mais il est vrai que c’est souvent par le faible nombre de cas ou l’hétérogénéité de matériel utilisé que le bât blesse.
De nombreux acteurs et auteurs ont conscience de cette faiblesse et essaient d’y remédier, notamment au travers d’études proposées par nos sociétés savantes françaises ou européennes de laser.
Sans vouloir se montrer globalement négatif, on peut essayer de déterminer les raisons qui limitent la publication de grandes séries prospectives dans le domaine du laser à l’opposé de celles, nombreuses, concernant de nouvelles indications thérapeutiques médicamenteuses ou définissant pour une maladie de nouveaux critères pronostiques.
>>> La première raison qui vient à l’esprit est liée à la nature même des lasers que nous utilisons. Depuis le milieu des années 1990, le qualificatif qui s’associe par réflexe aux lasers dermatologiques est “esthétique”. Le marché de l’esthéti-que étant en pleine expansion ces 20 dernières années et le but de tout fabricant étant de vendre le plus de machines possible, c’est sur ce domaine que vont se positionner en priorité les lasers. Implicitement, la diffusion des machines va plus s’orienter vers le monde libéral qu’hospitalo-universitaire alors que c’est ce dernier qui est par nature le plus enclin à produire des publications et à surmonter les obstacles liés à une réglementation bureaucratique et contraignante (Comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale [CPPPRB], assurances, etc.).
>>> La deuxième raison, qui découle d’ailleurs en partie de la première, est que pour réaliser de grandes séries il faut de nombreux patients présentant la même affection. Quand celle-ci est fréquente, un seul et unique centre peut tout à fait prétendre pouvoir disposer d’une cohorte suffisante pour dégager des résultats avec de bons niveaux de significativité en termes statistiques. Dans le cas inverse, il faut faire appel à une étude multicentrique regroupant plusieurs centres[...]
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