Dermocorticophobie chez les soignants : exemple de la dermatite atopique

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Historique de la corticophobie topique

C’est en 1979 [1] que s’exprime pour la première fois la réserve des médecins sur l’emploi de la cortisone topique, cortisone proposée alors sous forme inhalée dans le traitement de l’asthme. Alors que cette crainte allait largement se répandre à travers le monde et dans toutes les populations, il revient au Dr Hélène Aubert [2] d’avoir mis en évidence l’origine de ce phénomène : l’association de discours parasites et de discours discordants chez les soignants eux-mêmes (tableau I).

La diffusion de la corticophobie et les réseaux sociaux

L’année 2004 voit naître sur la toile un réseau social qui permet à ce jour à plus de 2 milliards de Terriens d’échanger entre eux. En 2012, apparaissait le groupe ITSAN.org, groupe militant pour l’existence d’une addiction aux dermocorticoïdes (DC), l’existence d’un syndrome de la peau rouge (“RSS syndrome”), fortement relayé par le réseau social évoqué précédemment, alors même que la National Eczema Association américaine répondait en 2015 à leurs allégations par un article [3] mettant en évidence le mésusage du dermocorticoïde dans plus de 80 % des cas. Il suffit de “surfer” sur ces forums et sites hautement corticophobes pour voir l’ampleur du phénomène et se poser la question de la sociologie sous-jacente. Pierre Mercklé, maître de conférences en sociologie à Lyon, répond dans son livre Sociologie des réseaux sociaux [4] : “Internet se révèle particulièrement en phase avec de nouvelles formes de citoyenneté politique caractérisées par la contestation des élites et la confiscation de l’autorité de la décision au nom de la compétence, et donc par le refus de déléguer les prises de décision aux élus et aux experts.”

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À propos de l’auteur

Cabinet de Dermatologie, CHAMBÉRY.