Ce n’est qu’en 1964 que l’Association des rhumatologues américains a reconnu le rhumatisme psoriasique comme une entité individualisée au sein du spectre des spondylarthropathies. Il avait été initialement défini par Moll et Wright en tant que rhumatisme inflammatoire associé à la présence d’un psoriasis cutané et à l’absence de facteurs rhumatoïdes. Depuis, les critères se sont affinés et un certain nombre d’outils d’aide au diagnostic ont été développés.

La prévalence du rhumatisme psoriasique dans la population de patients atteints de psoriasis est d’environ 20 % (environ 25 % en cas de psoriasis modéré à sévère et moins de 3 % avant l’âge de 18 ans) [1]. Il affecte de manière égale les hommes et les femmes, et survient le plus fréquemment entre 40 et 50 ans. Une étude prospective de suivi d’une cohorte de patients atteints de psoriasis cutané avait objectivé une incidence annuelle de survenue du psoriasis pour 2 à 3 % des patients [2]. Dans 85 % des cas, les manifestations cutanées du psoriasis précèdent l’atteinte articulaire. En moyenne, une durée de 10 ans sépare les premiers signes cutanés du psoriasis de la survenue des premières manifestations articulaires [3].

Pourquoi le diagnostic de rhumatisme psoriasique est-il important ?

Le rhumatisme psoriasique est une pathologie inflammatoire chronique qui peut entraîner l’apparition de lésions érosives articulaires et fortement impacter le pronostic physique et fonctionnel des patients [4]. En plus de cette destruction articulaire, le rhumatisme psoriasique est associé à de très nombreuses comorbidités cardiovasculaires (hypertension artérielle, coronaropathies, accidents vasculaires cérébraux, dyslipidémie, diabète et syndrome métabolique), ophtalmologiques (uvéite), hépatiques (stéatose hépatique), psychiques (dépression) et digestives (maladies inflammatoires du colon et de l’intestin) [3, 5, 6].

Dans l’arsenal[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.