Le rhumatisme psoriasique (RPso) constitue la plus fréquente des comorbidités susceptibles d’affecter les patients atteints de psoriasis [1]. Le retard diagnostique du RPso, qui demeure malheureusement encore fréquent, est préjudiciable car, contrairement à l’atteinte cutanée qui est réversible, le RPso peut aboutir à des dommages définitifs des articulations et des enthèses [2, 3]. La découverte d’un rhumatisme psoriasique justifie par ailleurs la recherche et la prise en charge des comorbidités cardiovasculaires [4, 5]. En outre, c’est un rhumatisme particulier par l’hétérogénéité de sa présentation clinique, ce qui rend son diagnostic complexe surtout en présence d’un début monomorphe.

Comment confirmer le diagnostic ?

En pratique, il revient très souvent au dermatologue de dépister, chez un patient suivi pour un psoriasis, les symptômes qui motivent l’avis d’un rhumatologue et différents questionnaires sont à sa disposition pour faciliter ce dépistage (cf. article du Dr Ziad Reguiaï in Réalités thérapeutiques en Dermato-vénérologie n° 296).

En présence de douleurs articulaires périphériques inflammatoires, le dermatologue peut prescrire, avant le rendez-vous en consultation mixte, un dosage de la VS et de la CRP, des FAN, des facteurs rhumatoïdes et des anticorps anti-CCP ainsi que des radiographies des articulations concernées. En cas de douleurs articulaires axiales, le bilan de première intention comprend une VS, une CRP et des radiographies du bassin de face et du rachis face/profil.

Certains patients souffrant d’un rhumatisme inflammatoire chronique sont adressés par leur rhumatologue en consultation mixte pour ne pas passer à côté de lésions de psoriasis. Les éléments caractéristiques du psoriasis visibles sur les zones bastions peuvent en effet manquer et il est alors nécessaire de faire appel à l’expertise du dermatologue pour rechercher “les signes cachés” du psoriasis au niveau des ongles, des plis, de la région anale et des organes génitaux, des conduits auditifs externes[...]

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