Les lésions précancéreuses et cancéreuses du pénis les plus fréquentes, et donc les plus utiles à connaître pour le dermatologue, sont les néoplasies intra-épithéliales, l’hyperplasie épithéliale verruqueuse et le carcinome épidermoïde. Ne seront pas abordées dans cet article les tumeurs plus rarement rencontrées sur le pénis comme la maladie de Paget, les mélanomes, les carcinomes basocellulaires, les lymphomes et les sarcomes.

Les néoplasies intra-épithéliales

Les néoplasies intra-épithéliales (NIE) du pénis partagent une définition histologique : ce sont des lésions définies par la présence d’atypies cytologiques et architecturales kératinocytaires intra-épithéliales, ne franchissant pas la membrane basale. Elles peuvent évoluer vers des formes micro-invasives puis invasives et constituent donc de potentiels précurseurs du carcinome épidermoïde (CE) du pénis.

Il existe deux grands types de NIE dont l’étiologie, le potentiel évolutif et le traitement sont différents : les NIE HPV-induites liées aux papillomavirus humains oncogènes (HPV 16 essentiellement) et les NIE non liées à l’HPV, dites NIE différenciées (tableau I).

1. Les néoplasies intra-épithéliales HPV-induites

Selon les auteurs, les NIE HPV-induites sont parfois également mentionnées sous les termes de NIE classiques, bowénoïdes, de type commun, indifférenciées, HSIL (High grade Squamous Intraepithelial Lesions) ou de carcinomes in situ. Concernant le pénis, la classification la plus récente est celle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),[...]

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