Comment je prends en charge un phénomène de Raynaud de l’adulte

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Le phénomène de Raynaud (PR) est le plus fréquent des acrosyndromes vasculaires paroxystiques. Sa prévalence est estimée entre 3,5 et 10 % de la population française. Cependant, il existe d’importantes variations géographiques : sa fréquence est élevée dans les zones froides (jusqu’à 19 % dans les Alpes) et plus faible dans les zones chaudes (3 % en Italie ou en Espagne). Il est dû à une interruption paroxystique, brutale et transitoire du flux artériel digital des mains et plus rarement des pieds. Les enjeux d’une consultation pour un phénomène de Raynaud consistent à en faire le diagnostic positif grâce à l’interrogatoire et à l’examen clinique, à préciser sa nature primitive ou secondaire, et à proposer un traitement adapté à sa sévérité [1].

Faire le diagnostic positif de phénomène de Raynaud

Le diagnostic est clinique, fait sur l’interrogatoire et sur photos. La prépondérance féminine est très nette. Le blanchiment des doigts au froid est paroxystique. C’est la phase syncopale, seule indispensable au diagnostic. La phase cyanique, liée à une désaturation du sang au niveau local, puis la phase hyperhémique rouge, liée à la vasodilatation réactionnelle, ne sont pas constantes. Une sensation de doigts morts, de dysesthésies ou de brûlures accompagne souvent une ou plusieurs phases du Raynaud et sont également transitoires.

Les facteurs déclenchants sont le froid et l’humidité, quelquefois les émotions et le tabac. Certains médicaments comme la bléomycine, les bêtabloquants (même en collyres), les antimigraineux, l’interféron alpha ou béta, et la bromocriptine peuvent déclencher ou aggraver des phénomènes de Raynaud [2].

Le diagnostic peut être plus difficile :
– en cas de phase cyanique pure, sans phase syncopale associée, ce qui peut survenir après plusieurs années d’évolution d’un PR ;
– en cas d’association à un canal carpien quand des acroparesthésies sont présentes en dehors des phases paroxystiques ;
– en cas d’association, fréquente, à une acrocyanose ou à des engelures, ce qui est courant car le terrain (femme jeune et mince) est le même.

Il faut distinguer le PR d’autres acrosyndromes vasculaires (fig. 1) :

  • Acrocyanose[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie-Allergologie, UF de Dermatologie Vasculaire Hôpital Tenon, Paris.