Bases fondamentales de l’immunothérapie

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Historique

Le concept d’immunosurveillance est né en 1909, quand Paul Ehrlich émet l’hypothèse que le système immunitaire de l’hôte peut prévenir le développement de tumeurs. Cette hypothèse a ensuite été longtemps abandonnée. En 1953, Gross et Foley montrent l’efficacité contre les sarcomes d’une vaccination avec des extraits de tumeur chez la souris. En 1970, Burnet formule l’hypothèse que des néoantigènes tumoraux induisent une réaction immunitaire.

Il faudra attendre le début des années 2000, avec les modèles murins génétiquement modifiés, pour que Robert Schreiber démontre, en 2001, dans un modèle de sarcome induit par le méthylcholanthrène, que l’immunodéficience favorise la croissance des tumeurs [1]. Chez l’homme, les trithérapies antirétrovirales permettent alors d’observer l’augmentation d’incidences de cancers chez les patients atteints du VIH, à long terme et chez les transplantés d’organes, grâce au succès des immunosuppresseurs et des greffes d’organes.

En 2002, l’équipe de Robert Schreiber développe le concept des trois phases de l’immunosurveillance : élimination-équilibre-échappement [2]. Ainsi, dans le modèle du sarcome induit par le méthylcholanthrène, les souris présentant une absence de lymphocytes B, T et NKT en raison d’une déficience du gène RAG2, ainsi que les souris présentant une déficience de la signalisation de l’interféron gamma présentaient une augmentation de la croissance des tumeurs. Cela montre l’importance du système immunitaire dans le contrôle du développement tumoral.

En même temps, les études montraient que chez les patients immunodéprimés, tels que les greffés rénaux, les cancers notamment viro-induits tels que la maladie de Kaposi, des carcinomes épidermoïdes de la cavité orale ou des muqueuses génitales sont augmentés. À la fin du siècle dernier, les premières études du microenvironnement tumoral montraient également que la présence de lymphocytes infiltrant les tumeurs était un facteur indépendant de survie pour le mélanome de stade clinique précoce. Au début des années 2000, les études de Jerôme Galon et Franck Pagès montraient également que, dans le cancer du côlon, la présence d’une forte densité de cellules CD45RO+ était associée à la survie [3]. C’est ainsi que, en 2011, dans l’article de référence de Cell, “Hallmarks[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie,
Hôpital Saint-Louis, AP-HP, PARIS ; Inserm U976, Institut de recherche Saint-Louis, PARIS ; Université de Paris, PARIS.