En pratique quotidienne, les dermatologues sont régulièrement confrontés à la nécessité de prescrire des psychotropes. En effet, une étude récente menée au Canada, qui a observé durant 5 ans des patients suivis en dermatologie, a montré que plus de 1/4 d’entre eux recevaient au moins un psychotrope, ce qui indique un taux élevé d’affections psychodermatologiques potentielles et/ou de problèmes de santé mentale concomitants en dermatologie [1]. Souvent, les dermatologues sont les premiers interlocuteurs pour les troubles psychodermatologiques primaires pour lesquels les manifestations dermatologiques sont au premier plan, comme dans le délire d’infestation parasitaire, la trichotillomanie, le trouble prurigineux fonctionnel… Dans un premier temps, ces patients sont peu enclins à rencontrer un psychologue ou un psychiatre, ce qui amène le dermatologue à devoir initier la prescription d’un psychotrope. Et bien que cette pratique soit courante, il existe à ce jour peu de recommandations cliniques pour l’aide à la prescription de psychotropes car le nombre d’études randomisées et contrôlées est faible dans la littérature scientifique [2]. Nous espérons fournir au clinicien une courte liste de médicaments psychiatriques couramment utilisés et des détails sur la façon de les prescrire dans certains troubles psychodermatologiques primaires.
Délire d’infestation parasitaire ou syndrome d’Ekbom
Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, cinquième édition (DSM-V), le trouble délirant est défini comme la présence d’un ou de plusieurs délires non bizarres durant au moins 1 mois [3]. Le délire d’infestation parasitaire peut également être classé comme un trouble délirant d’un sous-type somatique qui implique explicitement des fonctions ou des sensations corporelles. Les patients se présentent avec la conviction absolue d’avoir une infection parasitaire malgré toutes les preuves du contraire. À l’examen, ils peuvent présenter des excoriations et des ulcérations dans des zones corporelles accessibles facilement. Les patients peuvent insister sur le fait que les peluches des vêtements[...]
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