Prise en charge du patient âgé en dermatologie : quel besoin pour quel défi ?

La France, comme tous les autres pays industrialisés, connaît actuellement une augmentation importante et rapide du pourcentage de sa population âgée de plus 75 ans. Ce phénomène est la conséquence naturelle de l’augmentation de l’espérance de vie et du baby-boom survenu au décours de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, il est estimé que la proportion de Français de plus de 65 ans atteindra 25 % en 2030 [1]. Le poids démographique des Français de plus de 85 ans augmentera encore plus rapidement, pour atteindre environ 2,5 millions en 2030 [1]. Avec de telles modifications de la structure démographique, tous les soignants, y compris les dermatologues, seront confrontés aux multiples défis que représente la prise en charge des patients âgés.

Pourtant, pour beaucoup de médecins, la prise en charge de ces patients, en particulier de ceux présentant de multiples comorbidités et/ou des syndromes gériatriques (confusion, chutes, escarres, déclins fonctionnel et cognitif, incontinence…), est difficile. Le concept de fragilité du sujet âgé a été développé dans ce contexte : il oppose le sujet âgé “en forme”, avec une bonne autonomie fonctionnelle au sujet âgé “fragile”, vulnérable, avec des limitations fonctionnelles et une baisse des capacités d’adaptation. Chez le sujet âgé fragile, une pathologie, même mineure, risque d’entraîner une perte d’autonomie fonctionnelle et des conséquences en cascade. Pour ces patients en particulier, il peut être très difficile de trouver le bon équilibre entre excès de médication et sous-médication, justifiée par le fameux adage “primum non nocere”. La difficulté décisionnelle dans ce contexte a été montrée en cancérologie où une association négative[...]

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